Meta envisage des options payantes sur Instagram, mais pas seulement
En réaction aux déclins des recettes publicitaires sur ces applications, le groupe Meta envisage sérieusement d’introduire des fonctionnalités payantes dans les mois, années à venir.
Pour trouver de nouveaux leviers de croissance et par conséquent de chiffre d'affaires, le groupe Meta vient de créer en interne une nouvelle division appelée « New Monetization Experiences », qui se traduit en français par « Nouvelles expériences de monétisation ».
Dans une note interne envoyée aux employés du groupe, il est spécifié que cette division aurait pour mission de développer des fonctionnalités payantes.
À la tête de ce nouveau département, on retrouve l’ancien responsable de la recherche chez Meta Pratiti Raychoudhury,
Développer les fonctionnalités payantes
Interrogé par le média américain The Verge, son vice-président de la monétisation de Meta, John Hegeman, ne cache pas les ambitions du groupe sur le sujet. Avec 2,87 milliards d’utilisateurs quotidiens sur Instagram, Facebook et Whatsapp, les opportunités sont énormes.
« Je pense que nous voyons des opportunités pour créer de nouveaux types de produits, de fonctionnalités et d’expériences pour lesquels les gens seraient prêts à payer et seraient excités de payer », déclare John Hegeman, sans en dire plus sur les fonctionnalités imaginées.»
Ce n’est pas une première puisque l’entreprise avait lancé des groupes payants sur Facebook en 2018. Plus récemment, Instagram s’est doté de nouveaux outils destinés aux créateurs de contenu, en proposant des abonnements payants donnant accès à des contenus exclusifs (très proche du réseau social OnlyFans).
Une chose est sûre, le groupe Meta envisage sérieusement de ponctionner une partie des revenus des créateurs, de manière progressive à partir de 2024, explique John Hegeman au sujet de la monétisation.
« Je pense que s’il y a la possibilité de créer de la valeur, des lignes de revenus notables et de fournir une certaine diversification, ce sera quelque chose d’attrayant. Sur un horizon de cinq ans, je pense qu’on peut vraiment déplacer l’aiguille et faire une différence assez significative »

Une réaction face à la concurrence
Contrairement aux autres GAFA dont les revenus proviennent de plusieurs produits et services, le groupe Meta dépend exclusivement de la publicité en ligne. Or cette activité s’est fortement contractée ces derniers mois. Sur la période d’avril et juin 2022, les revenus de Meta ont baissé de 1 % par rapport à la même période en 2021. C’est un événement historique pour le groupe qui n’avait jamais enregistré de baisse depuis ses débuts en 2004.
En juillet dernier, Mark Zuckerberg expliquait :
« Nous faisons face à un ralentissement économique ayant un impact important sur le secteur de la publicité en ligne. C’est toujours difficile de prévoir combien de temps ces cycles vont se poursuivre, ou quelle sera leur intensité, mais je dirais que la situation est pire qu’il y a trois mois »
Cette baisse est corrélée à plusieurs facteurs :
- La guerre en Ukraine
- L’inflation
- Les mesures prises par Apple pour protéger la vie privée des utilisateurs d’iPhone
- La concurrence féroce de TikTok qui grappille une base substantielle de ses utilisateurs.
Toutefois, Meta croit toujours en son modèle basé sur la publicité en ligne sans pour autant proposer, comme YouTube, un abonnement payant pour supprimer les publicités.
D’autres réseaux sociaux lui emboitent le pas
Meta n’est pas le seul à se tourner vers des offres payantes pour bénéficier d’outils ou de fonctionnalités supplémentaires :
- LinkedIn avec son produit phare : le Sales Navigator
- Snapchat+, un abonnement premium au prix de 4,49 euros par mois pour accéder à des fonctionnalités exclusives